Apprendre l'anglais avec le blog de Sandrine,leçon 2:"sprawl" et "sketchy"

Même si je n'ai toujours pas fini de blablater sur Boston et le reste du Massachusetts vous vous en doutez,voici un petit billet d'Edmonton pour ne pas perdre la prise avec le présent et vous rassurer sur le fait que oui,je suis bien en vie!

Et,oui,ce n'est pas facile tous les jours d'assumer ses choix...Pendant ces trois premiers jours passés à Edmonton,j'avoue que je me suis demandé pourquoi j'avais décidé de partir à l'étranger,que je serais tellement mieux dans mon petit lit,dans mon petit appartement de la rue Perrault,à aller tous les jours bien sagement travailler au château...Et si je suis capable d'écrire aujourd'hui dans ce blog,c'est que j'ai pris assez de recul pour parler avec humour de cette ville qui,n'ayons pas peur des mots,est tout de même très moche et n'a pas grand chose à offrir de prime abord...

D'où ces mots anglais que j'ai choisis pour illustrer mon propos,car ici je progresse à vitesse grand V dana la langue,même si je bafouille,que je dois dire des énormités et que je fais des périphrases pour dire des choses très simples.

"Sprawl" est un mot que je connaissais auparavant grâce à mes chers Arcade Fire dont la chanson Sprawl II sur le dernier album évoque l'expansion tentaculaire de la ville.Edmonton est une ville TRES TRES TRES étendue,et les choses sont donc "sprawled out".Ici,si t'as pas de voiture,t'es pas mort,mais t'en es pas loin (surtout par -30 degrés l'hiver,mais je verrai ça plus tard)...Oui je l'avais lu,mais marcher pendant 30 minutes pour parcourir 10 blocs quand on pensait que ça prendrait 10 minutes maxi selon le plan,ça permet de l'expérimenter en direct.Surtout quand on fixe des rendez-vous pour visiter des apparts et qu'on arrive régulièrement avec 30 minutes,voire une heure de retard parce qu'on a mal géré les transports et les déplacements.Cette ville a été dessinée pour la voiture,et Arinna,mon hôtesse, m'a même confié que cette configuration cacherait même une volonté des magnats du pétrole de faire fonctionner l'économie en faisant acheter des voitures aux gens.Et on sait que la région vit principalement sur l'économie des puits de pétrole de la région et qu'elle a connu un boom sans précédent il y a quelques années,tel qu'il y avait trop d'emplois.Oui,les gens devaient occuper plusieurs postes à la fois et se tuer à la tâche pour faire fonctionner l'économie.Impensable pour un Français qui entend parler de chômage depuis 30 ans...Il y a d'ailleurs toujours beaucoup de postes à pourvoir ici,mais il gèle trop pour que la ville attire des gens,haha!Non sérieusement,de nombreuses personnes venues de l'étranger mais aussi de tout le Canada viennent s'installer ici,ce qui suscite des remarques souvent drôles de la part des gens que je rencontre.Je dois leur dire que je suis une vraie Française et pas une Canadienne francophone...

Arinna m'expliquait qu'ici les gens ont trop de place aussi,alors du coup il y a finalement assez peu de buildings et de hauts immeubles,plutôt des bâtiments bas et des maisons,à perte de vue.Même autour des grandes rues du centre-ville il y a des maisons et des pavillons comme on en trouverait dans nos banlieues éloignées.Je n'ai quasiment visité que des maisons organisées en colocations.Elles sont organisées autour de larges rues bordées par des arbres qui ont en ce moment des couleurs magnifiques,entourées de jardins avec garage le plus souvent (pour mettre le pick-up!),ont une porte devant et derrière...Bref, tout est immense...

La raison de mes retards,c'est aussi le système de grille et de numérotation qui est assez spécifique à Edmonton.C'est censé faciliter la tâche,mais bon,il faut un temps d'adaptation j'imagine...Pour faire simple (j'espère!),la ville s'organise en 2 parties autour de la North Saskatchewan River,North Side et South Side.Les rues sont dans l'axe Nord/Sud,portant des numéros décroissant vers l'est;les avenues sont orientées   Est/Ouest et vont décroissant vers le Sud.Cest donc normalement un jeu d'enfant avec une adresse indiquant l'angle avenue/rue de savoir dans quelle partie de la ville on se trouve.

Mais il y a une subtilité edmontonienne:le numéro de la maison est attaché à celui de la rue.Exemple:je loge actuellement au 11930 66st.C'est donc le numéro 30,situé au coin de la 119ème avenue et de la 66ème rue.Facile,non?Sauf que j'ai toujours pas compris si le numéro recherché était sur la rue ou sur l'avenue.Et il paraît qu'il y a même une manière de se repérer selon que le numéro est pair ou impair...Les bus n'ont donc pas d'arrêt nominatif,et s'arrêtent à des coins le plus souvent.

Le deuxième mot du jour est donc "sketchy".Je l'ai appris de la bouche d'Andreas,mon charmant hôte suédo-canadien à Provincetown, que j'ai ensuite revu à Montréal.Il me parlait de la zone près de Berri-UQAM à Montréal où traînent des SDF et autres personnes plus ou moins sympathiques.Et 1 heure après cette conversation,je reçois un mail de Leanne,l'amie de Julie à Edmonton,qui me dit que la zone juste derrière l'AGA (Art Gallery of Alberta) est "sketchy"...Mmmm,chouette!Et c'est le cas encore de pas mal de zones à Edmonton,sachant que j'ignore ce que deviennent ces nombreuses personnes sans abri pendant l'hiver à -30...Toujours est-il que quelques quartiers ont mauvaise réputation,et même Downtown,dans le centre,on croise pas mal de cas sociaux.Et ça peut vite devenir déprimant.Je sais que David Châtelier me détesterait pour ça,mais je n'ai jamais vu une aussi grande concentration de bossus,aveugles,éclopés et autres pieds-bots!!Ceci étant dit,il paraît que la plupart des SDF sont inoffensifs,mais bon c'est pas les Bisounours de Montréal ou Boston, et il faut le savoir!

Sur Whyte Avenue (la 82ème),on retrouve un peu une ambiance européenne.C'est une longue avenue bordée de cafés,restaurants et boutiques,qui se marche beaucoup plus que le reste de la ville,mais attention c'est pas une rue piétonne ni le Marais à Paris,faut pas déconner!Et c'est toujours moche...Mais bon c'est certainement autour de cette artère que je vais élire domicile et où j'ai le plus de chances de trouver mes repères.

Voilà un premier taste of Edmonton,à suivre...