3.8.09

Enjoy the silence (summer)

J'ai lu de nombreuses,passionnantes et inspirantes nouvelles dans le bimestriel Voxpop (tout&musique) paru il y a déjà quelques mois. Le fil rouge de ce numéro:écriture et musique.
J'ai appris qu'en parallèle de la sortie du dernier album de Depeche Mode,un recueil des textes de la tête pensante Martin L.Gore était sorti. Il s'appelle Lays, et il regroupe plus de 80 textes des chansons du groupe-phare des années 80, autant de poèmes qui nous emmènent dans un univers sombre.Malheureusement ces mots ne sont pas accompagnés d'une analyse très poussée de leur signification, mais la mise en miroir des textes en anglais et en français promet de belles découvertes sur des classiques depuis longtemps écoutés.La traduction est en plus le fait d'un fan, ancien trader, qui s'attaque notamment aux paroles de Everything counts,chanson dans laquelle les mains rapaces tentent de tout s'approprier, et où TOUT peut compter dans de larges proportions. Et là on reprend son édition live du morceau, on ferme les yeux...et on chante!

Le numéro propose également des analyses d'Alain Rey, coordinateur du Robert, sur l'alliance toujours délicate entre musique rock et langue française. Analyse parfois moyennement pertinente, si ce n'est pour (ré)apprendre que le français est la seule langue latine dénuée d'accents toniques.La poisse!Je me suis toujours demandée aussi pourquoi j'écrivais avant tout en anglais.Mais attention,le piège est d'écrire en français et ensuite de traduire mot à mot. Les paroles risquent de mal se marier avec la musique, ou alors de poser certains problèmes de rythmique:voir notamment des sommets de rock obscur et à contre-temps dans le 3ème album des Manic Street Preachers, The Holy Bible (4st. 7lb par exemple). Richey James, le parolier, était sans doute davantage un écrivain qu'un musicien.
En parlant de Bible d'ailleurs, l'auteur de paroles en français Dominique A nous apprend aussi qu'il semble ne lui rester qu'un ouvrage à lire:la Sainte Bible. Dont tellement d'autres se sont inspirés. Ce n'est pas l'historienne de l'art qui vous contredira...
Un article m'a même permis de me remémorer mes jeunes années, et les premiers magazines brit-pop de ma soeur: un retour en arrière sur L'indic, dont je me rappelle la double couv' sur Pulp et Menswear, pour moi deux groupes fondamentaux dans ma construction musicale. Effectivement, on se rappelle davantage de Pulp, mais n'oublions pas non plus Shed seven: il y a peu, j'ai entendu dans deux endroits différents et improbables des morceaux du parfait Change giver, le premier album du groupe: Dolphin et Head and hands (sommet d'egocentrisme en général dans les paroles!)
En tout cas, encore un exemplaire qui me pousse vers l'abonnement. Je vous conseille la même chose: www.voxpopmag.com

En parlant de brit pop...Je viens de voir que la reformation des groupes (en général d'ailleurs) est contagieuse. Hormis Shed 7 qui prévoit une tournée anglaise en décembre, 2009 a bien sûr été marquée par la reformation de Blur. Aaaah Blur! Et là on pourrait légitimement s'attendre à une chronique de leurs concerts de Hyde Park ou de Fourvière de cet été: que nenni!
Me croyant immunisée à jamais de la douce musique de Blur, je n'ai pas été fichue de prendre un billet. C'est en découvrant les set-lists fantastiques regroupant tous les tubes et les anciennes pépites du groupe que je m'en suis mordu les doigts. Et pas possible de me libérer le 5 août pour la grand'messe gratuite sur la place de l'Hôtel de Ville de Paris...(soupir)
Je me console en me rappelant de mes premiers concerts, parmi lesquels figurent les grandes heures de Blur. Tournées 96 et 97, et point culminant: le festival V97 à Chelmsford, le berceau de Blur, le Parklife avec Phil Daniels, la communion avec le public anglais...