17.10.10

Mon nom est personne

C'est d'ailleurs le nom de l'Indien rencontré par Johnny Depp alias Bill Blake, dans le fameux Dead man,chef d'oeuvre de Jim Jarmusch que j'ai trop longtemps mis de côté.
Ces homonymies donnant lieu à des dialogues savoureux:
-Avec qui voyages-tu?
-Personne...

L'improbable connaissance par l'Indien des poèmes de William Blake,le fameux poète anglais,est sidérante.Il a eu l'occasion de voyager en Europe et de lire du Blake,puis s'est fait rejeter par sa tribu à son retour sur les terres américaines. A la moitié du film,on comprend que l'Indien prend notre bon vieux Bill from Cleveland pour la réincarnation de cet écrivain et n'aura de cesse de confirmer ce quiproquo.

Le choix du noir et blanc pour le film et de la musique signée Neil Young est essentiel:les lourdes boucles de guitare saturée tressautent puis s'enchevêtrent en des vagues répétitives,tellement courtes parfois qu'elles en sont frustrantes.Ce ne sont parfois que des échos de notes aiguës qui dodelinent et semblent suivre à pas lents la quête à travers l'Ouest,le road-movie à cheval,les tueurs à gage qui poursuivent le meurtrier maladroit.C'est l'univers ouvert de l'Amérique des chercheurs d'or,des gueules noircies par le travail ou les signes magiques des Indiens.