19.7.13

On the road to Vancouver

Rappelez-vous...Le 5 mai dernier...Que faisiez-vous donc? Eh bien Magali et moi entamions notre trajet le plus long, entre Banff dans les Rocheuses et Vancouver, sur la côte Ouest. 14 heures de bus Greyhound, la solution économique (le train offre des vues panoramiques à couper le souffle paraît-il, mais les tarifs sont prohibitifs), nous attendent. Les montagnes Rocheuses s'étendent encore largement sur la province directement à l'Ouest de Banff, la Colombie-Britannique, et les paysages sont encore une fois majestueux. Ils laissent ensuite place à des collines voire des plaines, qui dans la région de Kamloops et Kelowna sont connues pour leurs vergers et leurs cultures. C'est l'occasion de nous reposer, d'écrire quelques impressions sur nos carnets et cartes postales, de profiter du récit de la vie de nos voisins qui sont dans le bus depuis Toronto (!!) ainsi que de leur ukulélé, de faire des pauses dans des diners glauques improbables et...de monter en température!

En attendant le bus.
Nos voisins de Toronto donnent le ton bohème du voyage dès le début: reprises de Bob Marley avec ukulélé et percus, cheveux longs et gras (en même temps ils sont dans le bus depuis 2 jours et demi), casquette arborant une photo de Benoît XVI avec l'inscription "Même les Papes font caca"...Bref, on aime les détester pendant le trajet.
Arrêt au Frontier Restaurant qui fait aussi motel à Revelstoke, BC. Vous vous en rappelez peut-être depuis le post sur les panneaux etc. Cliquez sur la photo et regardez bien les panneaux permettant de jouer au cowboy ou à la fille de saloon. On va en reparler bientôt.

Revelstoke toujours.

On n'a pas eu le bus Greyhound dernier cri...Attente à Revelstoke où on se rend vite compte qu'il ne fait plus 15 degrés comme à Banff, mais plutôt 25...

Puis c'est l'arrivée à Vancouver vers 22h. Notre hôtesse en CouchSurfing, Grace, a la gentillesse de venir nous chercher à la gare routière alors qu'on se découvre toutes poisseuses dans ce climat océanique (donc 10 fois plus humide qu'à Edmonton). Elle nous installe pour 2 nuits dans la chambre de sa fille de 13 ans, car Grace a une vision on ne peut plus ouverte du Couchsurfing. Ça ne fait qu'1 an et demi qu'elle le pratique, mais avec beaucoup de confiance et de ferveur, elle en fait en famille, en tant qu'hôtesse ou surfeuse. Et ça fait tout de même un mari et 3 enfants! Grace est un (tout) petit bout de femme de 40 ans, Canadienne d'origine chinoise, impressionnante de dynamisme, d'optimisme et débordante d'activité. En plus de travailler comme traductrice et psychothérapeute par Internet (!!), elle termine sa thèse en théologie (!!), s'occupe de ses 2 garçons dont un est en école d'immersion française et à qui elle parle en anglais bien sûr, mais aussi en allemand (leur père, caractère à l'opposé de sa femme, est originaire du pays de la bière et de la saucisse) et en chinois et vient de passer l'année en tant que préceptrice de sa fille refusée dans son école après leur déménagement depuis Chicago. Bon, pour vous rassurer les filles, elle n'était visiblement pas aussi active côté ménage...Sinon, cette superwoman aurait été vraiment, mais alors vraiment énervante!

Moi avec Grace et sa fille Sarah. C'est ma journée gothique malgré moi...
Lundi matin, c'est un nouveau départ. Grace nous accompagne un bout pour nous mettre sur le chemin du centre-ville, et on traverse donc le Charleson Park, bordé par False Creek, un bras d'eau qui sépare le Sud où habite notre hôtesse, et le Nord de la ville.

Le temps est radieux (pas gagné quand on sait qu'il pleut 1 jour sur 2 entre novembre et mars dans ce qui est surnommé "Rain City", même si c'est l'une des villes au climat le plus doux du Canada)  et ce qui nous frappera tout au long de nos pérégrinations dans Vancity, c'est qu'on donnerait facilement 10 étoiles sur les 5 que comptent habituellement les villes fleuries. J'imagine que je souffre encore du syndrome "le printemps c'est fantastique!", car je prends presque tous les magnifiques parterres de fleurs en photo!! (J'ai même prévu un post spécial végétation, patience pour ceux qui ont la main verte!).

Les montagnes à l'arrière-plan des buildings de Vancouver.

Charleson Park.
Downtown depuis Charleson Park. The City of glass est un autre surnom qui sied à ravir à ces gratte-ciels de verre et d'acier qui bourgeonnent Downtown.
False Creek.

Pour accéder à Downtown, il faut passer par une île, Granville Island, qui est un quartier ultra agréable à parcourir. Ancienne zone industrielle parsemée de manufactures, l'île est depuis les années 1970 et sa réhabilitation, occupée par des magasins indépendants, des artisans, des galeries d'art, une école d'art et de design, des théâtres, une marina et un marché public. Ce dernier est immense (plus de 100 vendeurs) et couvert; il est entouré d'artistes de rue encouragés par l’administration de l'île, qui délivre des licences aux chanteurs, musiciens, jongleurs et autres magiciens.
La première impression est "on aimerait bien vivre là" et "mais pourquoi ai-je fait mon PVT à Edmonton?"...

Logo de l'ancienne brasserie créée sur l'île en 1984.

Le marché couvert.
Petite pause gourmande dans Grandville Island Public Market. Une galette aux pommes et au caramel délicieuse!

La marina.
L'intérieur du marché.

Downtown depuis Granville Island.

Mmmm, des doughnuts...euh, des bagels!


J'ai bien aimé le nom de ces pâtisseries à la cannelle en forme de 33 tours surnommées des "disques".

Les carrés de Rice Krispies sont une institution, et tout Canadien qui se respecte en a mangé étant enfant. Moi j'ai goûté à 30 ans (pas ceux-là), et ce sont des grains de riz soufflés réunis par de la guimauve et du beurre fondus.
Vancouver est riche en poisson!


Rue de Granville Island.
Il est déjà temps de remanger quand nous nous arrêtons au Templeton sur Granville Street, pour moi la meilleure cuisine de diner qu'il nous ait été donné de goûter. L'air grognon de la serveuse qui aurait enlevé uns étoile à notre Michelin du diner s'est en plus transformé en sympathique conversation sur le nom des préparation d’œufs en français, bref que du bonheur! 

Tout y est: le juke-box...

 ...les tabourets en skaï, le carrelage à damier...

...le petit-déjeuner "Big ass" ("gros cul" littéralement, que Magali a osé commander)...

...la clientèle branchée et les mini juke-boxes à chaque table...

...le pain grillé déjà beurré, les hash-brown (pommes de terre), l'omelette avec petits oignons, et la déco!

Un peu plus loin, la bibliothèque municipale de Vancouver, construite en 1995 par l'architecte israélo-canadien Moshe Safdie. Une colonnade qui n'est pas sans rappeler le Colisée de Rome encercle une boîte rectangulaire de 9 étages.

A gauche, la bibliothèque en elle-même, dont les baies vitrées donnent sur cette promenade où se succèdent magasins et cafés.



Plusieurs angles de ce beau gratte-ciel.





Granville St.

La Vancouver Art Gallery, musée que nous ne visiterons pas, installée dans l'ancien Palais de Justice.
 
Au bord de la fontaine devant le musée.

Vous avez peut-être reconnu son allure, sa pierre grise et son toit vert-de-gris: oui, c'est bien un hôtel Fairmont au fond de la photo à droite! Le bâtiment bas devant est la Christ Church Cathedral.

La charpente en bois de la  Christ Church Cathedral.

Et ses vitraux dessinés par Edward Burne-Jones le préraphaélite en 1905.
Prochaine halte à l'immeuble qui a servi de décor à la série Smallville ou au film Les 4 fantastiques (l'autre surnom de Vancouver étant "Hollywood North" car les coûts de production permettent de s'en servir comme lieu de tournage): le Marine Building. Construit en 1930, il est resté avec ses 22 étages le plus haut gratte-ciel de l'Empire britannique pendant 9 ans et constitue l'un des meilleurs exemples du style Arts-Déco, avec son décor glorifiant la fonction commerciale et les moyens de transport de Vancouver.

Marine Building.

Décor extérieur en céramique à dominante maritime.


Les portes d'entrée.

Tortues, escargots et poissons ornent l'entrée.

Au-dessus des portes.

L'entrée de l'extérieur...

...et de l'intérieur.

Les portes de l'ascenseur en laiton.

Détail du décor de l'ascenseur.

Le passage quasi obligé pour un touriste dans une ville d'Amérique du Nord est de grimper en haut d'une tour d'observation. Cela permet d'avoir une idée globale de la situation, ainsi que de l'urbanisme de la ville. Même si le Vancouver Lookout ne culmine qu'à 167 mètres, on y parvient grâce à un ascenseur extérieur vitré et il nous donne un aperçu de Metro Vancouver, l'ensemble de la métropole qui compte plus de 2.3 millions d'habitants. On peut passer 2 heures à lire toutes les explications sur la géographie, l'histoire et la culture de la ville! On y a rencontré des parents français en visite avec leur fille qui finissait son année d'études en BC.

Downtown vu d'en haut.

BC Place, stade accueillant matches de football et de football américain et ayant abrité les cérémonies des JO de 2010.

Le plus grand port du Canada.

Au fond, une commune faisant partie de la métropole tentaculaire, tandis que se détache, à 100 km au Sud-Est, le Mont Baker. Volcan de 3285 mètres, il fait partie de la chaîne des Cascades aux USA.

Cette architecture étrange surmontée de "voiles" se nomme Canada Place: elle regroupe un centre de convention, un hôtel et un terminal de ferries. A gauche, tout en haut de l'immeuble, la plus haute tour de contrôle du monde qui gère les nombreux hydravions amerrissant dans le port.

Vue sur les North Shore Mountains au loin et Stanley Park.



En rouge et jaune devant, Dominion Building, immeuble commercial de 1910; coiffée d'un dôme, c'est Sun Tower, 1912, qui abritait les bureaux d'un journal.
 Balade sur le port vu depuis Canada Place qui offre de magnifiques vues sur les montagnes et Stanley Park et qui présente une exposition en plein air sur le Canada.


Le Canada, un modèle de tolérance.

Downtown depuis le bout de Canada Place.


Direction ensuite la plus ancienne partie de Vancouver appelée Gastown. Elle a des airs européens et branchés avec ses bâtiments de brique, ses rues pavées et ses terrasses. Le nom de ce quartier vient de Jack Gassy (qui veut dire "bavard, volubile"), le surnom donné à John Deighton, un homme qui a ouvert à la fin des années 1860 un saloon dans ce coin.

Statue de Gassy Jack sur son tonneau.

L'horloge à vapeur construite en 1977.
Dominion Building.


Dominion Building dans le fond.

J'aime beaucoup ce gratte-ciel.


Après avoir découvert le cœur de Vancouver, direction Robson St pour manger japonais, mais pas dans un restau de sushis! Guu, c'est un izakaya, c'est-à-dire un pub japonais où la nourriture est plus substantielle, moins saine sûrement, l'alcool plus présent et l'ambiance décontractée. L'atmosphère est très bruyante car les serveurs (qui parlent tous japonais même les non-Japonais), crient votre commande qui est reprise par tous les serveurs et les cuisiniers. Quand vous sortez, tout le monde crie au revoir en même temps. C'est bon enfant mais un peu surprenant et effrayant! Dans l'assiette,  il y a des choses frites, du tofu, des œufs dans de la soupe, du poulpe ou encore de la pizza aux calmars.
On nous conseille de partager des plats, et en plus nous sommes 7 ce soir-là. Grace nous a rejoints (oui car même avec 3 enfants, elle trouve le temps de sortir le soir!) et nous avons donné rendez-vous à un couple franco-edmontonien de mes amis , Marie-Emilie et Brendan, qui sont de passage à Vancouver pendant leur périple avec un couple d'amis.

Soupe avec oeuf, tofu, poulpe et des trucs frits...

Sasu le Finlandais, Brendan et Grace.

Moi et Marie-Emilie. Son frère vit tout de même au Yukon, la province tout là-haut près de l'Alaska, dont la capitale compte 20 000 habitants et où il est photographe animalier.


Ambiance pub.



L'autre couple d'amis vivant en Allemagne (Marie et Brendan se sont rencontrés pendant leurs études en Allemagne): France (Française donc!) et son copain finlandais Sasu.