23.4.13

Put a bird on it


C'est juste un petit aperçu de la débilité des épisodes de Portlandia...
"Put a bird on it" est juste une autre référence de la série au fait que les gens de Portland aiment en général les activités manuelles et les choses faites main, et qu'ils ont tendance à tout décorer avec des oiseaux...J'aime beaucoup les cahiers, pochettes, décorations...avec des oiseaux dessus et j'en ai achetés des en bois dans un magasin de fournitures artistiques, Collage, sur Alberta St. 

Alberta St.

Dans cette rue, on peut trouver du pur Portland, et dans ce cas, je peux vous dire que c'est 100% local!Sinon ça n'est pas Portland. J'ai donc croisé des dog-sitters (du genre l'enseigne Dog Paradise), des clubs de yoga (bikram,pas bikram), des stylistes LOCAUX, des supermarchés verts où on vous vend même des Kleenex recyclés et où tout est écrit en espagnol (why??!!), des ateliers d'acupuncture, des marchands de glace qui compostent à 83%, des savons au lait de chèvre et des bougies au soja, des restaus où les menus végétariens, végétaliens et sans gluten sont monnaie courante, et j'en passe. Vous voulez du vécu? J'achète un t-shirt que je ne veux pas salir dans mon sac à dos, je demande donc exceptionnellement un sac. La vendeuse me tend un sac en plastique et s'empresse de me spécifier qu'il est 100% compostable, la peur se lit dans ses yeux; je succombe un peu plus tard devant une paire de chaussures "vegan" (donc sans cuir) et comme il n'y a plus ma pointure, la vendeuse me demande si je veux spécifiquement des chaussures "vegan" (pur hasard, mais en fait mes préférées s'avèrent l'être). C'en est presque drôle...

Springtime!

"C'est une maison bleue"..ah non, ça c'était à San Francisco...

Les maisons en bois me manqueront une fois rentrée en France...

Sur Alberta, tous les poteaux électriques ou lampadaires sont couverts d'affiches qui prennent la pluie plusieurs fois par jour et s'entassent au fur et à mesure des concerts à venir.

Un poteau avant.
                                         
                                               
Un poteau après....

Toujours après: j'adore les textures, ces agrafes et clous rouillés retenant des lambeaux de papier.
Cette journée de shopping n'en finit plus, il est temps de recharger les batteries au Mississippi studios avec Craig. Un de ses copains qui tient un magasin de disques et fait de la musique influencée par Elliott Smith en plus d'être éduc spé, Josh, nous rejoint pour mon premier resto cajun. Le karaoké étant ma nouvelle passion inavouée et Craig voulant me faire plaisir, on se retrouve dans un bar karaoké qui a certainement le meilleur catalogue que j'aie jamais vu. Tellement exhaustif qu'on met trop longtemps à se décider pour chanter: dommage car Craig prévoyait de rendre hommage au Loser de Beck (j'ai enfin compris les paroles du refrain en espagnol) et moi de m'attaquer au grand Morrissey version There is a light that never goes out. Josh a mêne poussé le vice jusqu'à s'entraîner en écoutant sa chanson sur internet avec son iphone... Aaah les nouvelles technologies...

En face du musée.

Idem, un peu de ciel bleu avant une autre averse.


Le lendemain, après un petit-déj solide dans un diner typiquement américain (photos de voitures, serveur type camionneur), j'honore enfin le musée des Beaux-arts de Portland. Après un petit tour dans les collections permanentes (quelques peintres européens, des oeuvres de natifs, une discussion sur l'école de Barbizon avec un gardien qui pourrait être guide), je continue sur ma lancée d'expos photographiques avec la rétrospective de la photographe afro-américaine originaire de Portland, Carrie Mae Weems. J'ai malheureusement trop peu de temps pour saisir la profondeur de portraits et autres travaux percutants traitant de la question raciale, des genres et des classes sociales. Il y a des réflexions sur le racisme prégnant aux USA comme la présence dans une photo d'objets fonctionnels ou décoratifs de la vie quotidienne (cendrier, salière) à l'effigie du "bon Noir" qui me rappelle de manière effrayante un certain porte-cigares du 18ème siècle esclavagiste. Carrie nous énerve un peu avec des photos prises sur les racines du peuple Noir en Afrique, comme par hasard à Gorée, pour nous raconter les mêmes bêtises colportées partout sur ce site de traite, mais on la pardonne presque...(désolée pour ces dernières remarques qui ne veulent rien dire à des gens qui ne travaillent pas au Musée d'Histoire de Nantes).
Il est déjà l'heure de dire au revoir à Craig, que j'attends à Nantes ou Edmonton, et de reprendre l'avion pour le Canada. Le pilote nous remet vite dans le bain dans le vol Vancouver-Edmonton: "il fait -24 degrés à destination et il est tombé des tonnes de neige pendant votre absence, bienvenue!!!" :-)


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