6.4.13

Fresques et arc-en-ciel

Remontons quelques secondes aux origines de San Francisco. Le terrible séisme du 18 avril 1906 a malheureusement détruit nombre de vestiges historiques de la ville et reste dans toutes les mémoires en raison du grand incendie qui a ravagé le centre pendant 3 jours et 2 nuits,laissant derrière lui environ 3000 morts et des milliers de sans-abris.
Le bâtiment le plus vieux de SF est donc aujourd'hui cette église, Mission San Francisco de Asis, fondée en 1776 et reconstruite en 1782 sous l'ordre des missionnaires espagnols, grâce à la sueur des Amérindiens déjà sur place depuis 14 300 ans, les Ohlone.
Cette modeste construction en adobe survit aujourd'hui à l'ombre d'une grande basilique très impressionnante du début 20ème.

L'église Mission Dolores, le plus vieux bâtiment de SF.
Mais si tout le monde aujourd'hui se rend dans le quartier de The Mission,c'est parce qu'il s'agit du quartier hipster mais quand même un peu craignos, c'est le lieu de sorties dans les bars et les restaurants, celui du shopping dans des magasins vintage et à la mode et celui de la libre expression des artistes et des communautés minoritaires.

Manger mexicain:un must dans The Mission.

A deux pas de l'église, je découvre Mission Dolores Park. Ou plutôt,je l'entends...En ce samedi après-midi frisquet bien qu'ensoleillé, des centaines de jeunes se sont donné le mot pour profiter des premiers rayons printaniers:assis dans l'herbe avec bouteilles,voire glacières, baffles et barbecues, ils dégustent un verre de vin (les bouteilles étant ramassées vite fait par de vieilles mémés asiatiques et bossues qui les rendent sûrement à la consigne), font du hula hoop, de la musique ou jouent au frisbee. J'ai l'impression d'être à Woodstock (peut-être l'influence d'Ashbury St, visitée le matin même??) en observant avec amusement cette jeunesse bruyante ainsi que les quelques vendeurs de bindis et de cristaux à l'entrée du parc.

Un plus loin se trouve le Women's building, le premier centre communautaire entièrement dirigé par des femmes (je vous parlais de repaire de minorités,hum) depuis sa création en 1979. En 1994, une équipe d'artistes (féminines bien sûr,des "muralistas"!) s'est occupée de donner un caractère unique aux façades du bâtiment en y représentant des figures de femmes fortes. Je vous laisse juger du résultat...

Le Women's Building.

Autre façade du Women's Building.

D'autres fresquistes agissent au nez et à la barbe de la police dans des allées sombres ne sentant pas toujours la rose, comme Clarion Alley. De véritables œuvres d'art ornent parfois les murs ou sont recouvertes si elles ne valent pas le coup. Quelques exemples qui m'ont tapé dans l’œil ci-dessous.

Un graff de Clarion Alley.

Les droits des LGBT revendiqués.

Autre magnifique création de Clarion Alley
Beaucoup de maisons me font penser à l'architecture belge avec leurs bow-windows, leur style Art Déco et leurs couleurs acidulées. Manquent les plantes vertes aux fenêtres et les pelouses bien tondues devant...

La Belgique?? Non, San Francisco!

J'ai préparé le terrain pour pousser jusqu'au fief gay de SF, j'ai nommé The Castro bien sûr. Ce quartier de la liberté sexuelle s'est développé dans les années 70 autour de figures politiques organisées et revendicatrices. Je pense évidemment à Harvey Milk, le premier homme politique ouvertement gay à avoir été élu aux USA et qui a donné son nom à la place qui arbore fièrement le drapeau arc-en-ciel. Si vous avez vu le film de Gus Van Sant retraçant sa carrière, vous savez qu'il a d'abord installé dans Castro St une boutique de photo, avant de mener campagne pour être élu conseiller municipal de SF et d'être assassiné dans la mairie de la ville en 1978.

Rainbow Power: le drapeau arc-en-ciel flotte sur la Harvey Milk Plaza.

Rainbow,euh...Castro Street!

A l'affiche du cinéma Castro: Les misérables, Moulin -Rouge, The Rocky Horror Picture Show...Quoi,on est dans le Castro?? J'avais vraiment pas remarqué...

Hahahaha! J'adore ce jeu de mots, impossible ailleurs qu'à San Francisco je crois...(désolée pour les non-anglophones, il faut prendre un dictionnaire version coquine pour comprendre la blague).

Les Nord-Américains: champions toutes catégories des câbles et fils électriques (et si on en coupait un pour voir s'ils servent tous à quelque chose??).

"It's Castro,bitch!" comme le dit une charmante inscription dans une  vitrine, à côté d'un sex-shop reconverti en marchand de cookies...
J'ai préféré dîner à 2 pas de là, dans le sous-sol d'une librairie et d'une salle de gym abritant un restaurant japonais, Sushi time. Tout petit restau très cosy, tellement cosy que j'ai parlé à 2 couples et une personne inconnus en l'espace d'un repas! Les sushis (et le guide Lonely Planet posé sur la table!),ça rapproche! :-)

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