1.6.13

Fantômes, fées et géants pétrifiés...

Nous nous sommes ensuite dirigées vers des villes-fantômes (ou presque) de la région, la plupart développées autour d'exploitations minières prospères ayant décliné peu à peu. Les premiers gisements de charbon ont été exploités dans la région dans les années 1830, mais l'exploitation du pétrole a porté un coup sévère à cette industrie en chute libre dès les années 50 et complètement éteinte dans les années 1970.


Red Deer River depuis le Starmine Suspension Bridge.

Red Deer River.
L'installation minière de Star Mine visible en haut de la falaise.


En 1912, les mineurs accédaient au site en barque. En 1919, c'est un système de téléphérique qui fut installé pour transporter à la fois et les hommes et le charbon d'une rive à l'autre. Puis de 1931 à 1957 (fermeture de la mine 1 an après), les mineurs utilisèrent le pont à suspension visible ci-dessus et reconstruit à des fins touristiques et suite aux nombreuses inondations et glissements de terrain.
Un peu plus loin, à East Coulee, se tient la dernière structure en bois en Alberta qui servait à trier et charger le charbon dans les trains. Le site national historique d'Atlas Coal Mine, émouvant au soleil couchant, est un témoin historique des 139 mines qui faisaient autrefois la richesse de la vallée de Drumheller.




Structure de tri et de chargement du charbon en bois (1936).




Je les ai tous faits, oui...

C'est également dans les Badlands que l'on peut observer ces structures naturelles et ultra-fragiles appelées hoodoos (du mot "vaudou") ou cheminées de fées. Ces colonnes de roche se forment sous l'effet de l'érosion qui attaque la roche friable constituant le bas de la colonne (au rythme de 1 cm par an environ) mais laisse intact le sommet constitué d'une roche plus résistante qui agit en protectrice des couches inférieures. Cela donne des formes de champignons étrangement fantastiques de 5 à 7 mètres de haut, qui sont à l'origine de légendes amérindiennes: ils seraient pour certains les restes pétrifiés de géants malfaisants punis par les dieux...


Le site est protégé par des barrières; l'un des hoodoos a déjà perdu son chapeau!


J'adore l'aspect de ces roches dont les coulures semblent pétrifiées. On en mangerait!



Cette photo montre bien les couches ferrugineuses de la roche.




Toujours à l'Est de Drumheller, on trouve quelques ville-fantômes comme Dorothy, une petite communauté fondée au début du 20ème siècle et nommée d'après la fille d'un des premiers pionniers à s'y être installé. N'ayant jamais dépassé la centaine d'habitants, ce fut autrefois un centre actif, surtout après l'arrivée du chemin de fer dans la région dans les années 20. Aujourd'hui, quelques 12 âmes profitent encore de la salle des fêtes, mais elles vivent principalement parmi les bâtiments abandonnés: deux églises (whouh!) fermées depuis 40 ans, des maisons de bois et surtout un silo à grains. Véritable symbole des prairies canadiennes, Dorothy en comptait trois à une époque, et celui de l'Alberta Pacific résiste encore dans ce paysage désolé battu par les vents.





L'une des deux églises; juste devant, l'autoroute de fourmis: attention!!

On peut passer d'une confession à l'autre assez rapidement à Dorothy...
Dernière étape de notre périple dans les Badlands, l'ancienne communauté minière de Wayne, qui comptait autrefois plus de 3000 habitants contre une quarantaine aujourd'hui. La preuve: notre GPS ne reconnait pas la ville de Wayne! Pour y accéder, il faut passer pas moins de 11 ponts numérotés qui traversent et retraversent le ruisseau parcourant la vallée. Wayne compte encore un saloon (celui de la dernière chance!) et un hôtel (le Rosedeer) accueillant les clients, mais le hameau autrefois prospère a décliné dès les années 30.

L'un des ponts menant à Wayne.



Les roues de chariot, les bois de cerf...Il ne manque plus que les portes battantes du saloon.

On attend le client au Rosedeer Hotel...

Nous reprenons la route vers Calgary au crépuscule.



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