14.12.08

rentrée


Sans rentrer dans l’eau salée, qui mouille, qui pique, qui brûle, on peut voir au-delà, un monde de possibles. Au-delà d’une ligne d’horizon entre deux eaux, qui à l’aube adopte le bleu-gris du lilas.
Là j’entends une chorale rock et bigarrée, atypique, faisant sonner arpèges, violon, accordéon et dissoner le dièse, au seuil d’un monde, presque. Là où le son peut atteindre une limite de transport et de transmission. Comme un terminus de l’émotion.
J’entends le ressac, écume jaunie de la mer sale, glougloutement heureux des enfants ou simple dessin dans l’eau laissé par un pétrolier sur le fleuve Saint-Laurent. Etendue bleue qui se confond avec le ciel, figure debout dos au spectateur qui se confond avec le penseur de Friedrich.
Là je rêve, le silence peut devenir prière, l’amour peut devenir passion, et la passion addiction.
Un monde de possibles.
Comme un territoire vierge, étendue vertigineuse d’eau ou de terre, une nouvelle Amérique, qui la ferait passer pour une vieille dame. Un horizon confus et brumeux, de quoi voyager, de quoi plonger.
Ne pas forcément aller de l’autre côté et faire une longueur. La milonga conviendrait.
Regarder, observer, considérer, puis se mouiller.

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