8.12.08

Chris Garneau au Violon Dingue, Nantes, 1er novembre 2008

Ce concert fut comme une parenthèse irréelle dans un 1er novembre jour des morts, un moment de musique folk dans l’obscurité d’un bar à l’heure du goûter.
L’homme se présente rapidement, comme pour se débarrasser de son identité : il s’appelle Chris Garneau, il est arrivé en retard et s’excuse. Petite silhouette derrière son piano à queue en kit à monter soi-même en 10 minutes, il porte un tee-shirt vert orné d’un cerf du Wyoming. Il se cache derrière des grosses lunettes et une moustache, il dissimule une certaine beauté naturelle, il ne paie pas de mine…
Et soudain, tu entends sa voix projetée dans la salle, magique, son principal outil, comme passée au papier de verre. Et tu comprends, tu retiens ton souffle, dans des envolées lyriques tendues.
C’est Jeff Buckley qui tiendrait la main d’Elliott Smith, dont le monsieur reprend d’ailleurs le morceau Between the bars, ultime hommage.
Bancal, en déséquilibre sur son haut tabouret, Chris Garneau raconte la mort, l’amour, pas toujours drôle, ce 1er novembre, mais parvient à nous transporter à Brooklyn pendant une heure, dans des histoires qu’il semble vivre.
Tremblant, il finit chaque morceau sur le fil, en sueur, attendant notre approbation avant de lâcher la pédale de son piano. Applaudissements qui viennent seulement après que le dernier son cristallin sorti de la bouche de Chris ait résonné dans le Violon Dingue.

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